Silure (crédit : Frédéric Azémar)

Prédation des espèces migratrices par les silures

Le projet « Prédation des espèces migratrices par les silures » évalue la pression de prédation des espèces de poissons migrateurs par les juvéniles de silures sur la Sélune et d’autres systèmes en France.

Le projet en bref…

Titre completPrédation des espèces migratrices dans leurs jeunes stades par les silures (Silurus glanis) juvéniles
Objectifs
  1. Evaluer la pression de prédation par les silures sur les espèces de poissons migrateurs dans la Sélune
  2. Comparer cette pression à celle d’autres systèmes en France où cette problématique se pose
Sujet(s) d’étudeSilures glanes (Silurus glanis) ; poissons migrateurs
Méthodes utiliséesPêches scientifiques; metabarcoding; analyse de contenus stomacaux; biométrie; science participative
Coordinateur(s)Frédéric Santoul et François Martignac
Laboratoires impliquésUMR Dynamique et durabilité des écosystèmes de la source à l’océan (DECOD) INRAE/Institut Agro, Rennes
Pôle MIAME pour les migrateurs OFB-INRAE-Agrocampus Ouest-UPPA , Rennes
UMR Laboratoire Evolution et Diversité Biologique (EDB), Toulouse

Contexte scientifique

La pression de prédation par le Silure

Les premiers travaux sur les interactions silures-espèces migratrices ont démontré que 50% des proies consommées par les silures adultes étaient des poissons migrateurs. Récemment, de nouvelles études ont permis de quantifier la prédation de silures glanes adultes sur les adultes de trois espèces diadromes. Ces trois espèces sont le saumon atlantique, la lamproie marine et la grande alose.

Cependant, très peu d’informations existent sur la prédation potentielle des silures juvéniles sur les juvéniles de ces migrateurs. Des résultats préliminaires sont tout de même préoccupants.

  • Au Portugal, sur le Tage, des larves de lamproies ont été retrouvées dans des contenus stomacaux de jeunes silures.
  • En France, sur la Sélune, des analyses préliminaires de contenus stomacaux de silures ont révélé la prédation d’espèces migratrices.

Le Silure sur la Sélune

Peu d’informations sont disponibles sur la distribution et l’abondance actuelle des silures sur la Sélune, où la conservation des espèces migratrices est une priorité. Néanmoins, les indices collectés ces dernières années tendent tous vers le même constat. Les silures, qui représentaient plus de 50% de la biomasse de la retenue vidangée en 2018 (soit 6,5 tonnes), sont de plus en plus observés sur les parties basses de la Sélune:

  • Signalés dès 2014 sur les chroniques acoustiques enregistrées à Ducey, la fréquentation du site semble s’être accentuée depuis 2019, avec des individus d’une taille encore jamais observée sur le site, allant jusqu’à 150 cm.
  • En 2019, une dizaine de silures adultes de 80 à 120 cm a été capturée par des pêcheurs de saumons sur la partie basse de la Sélune.
  • Près d’une trentaine de jeunes silures, dont une majorité de juvéniles de l’année (ou 0+), ont été capturés lors de pêches scientifiques utilisant différents engins de pêches.
Silure sur les berges de la Sélune (photo: A.Crave)

La remise en continuité de la Sélune a pour objectif de rétablir la libre circulation de nombreuses espèces de poissons migrateurs. L’expansion du silure sur la Sélune avec certainement une forte augmentation à venir des stades juvéniles, ainsi que la taille relativement petite de ce milieu en font un site privilégié d’étude de la prédation des juvéniles de silures sur les espèces migratrices dans leurs jeunes stades.


Objectifs

Compte tenu des capacités d’adaptation, et du caractère très opportuniste du silure, ce projet de recherche vise tout d’abord à examiner si les silures juvéniles intègrent de manière significative des espèces migratrices dans leur régime alimentaire.

  • Par cette question, le projet s’intéresse à l’évaluation de la menace que représente l’installation d’une population de silures en phase d’expansion sur un hydrosystème à fort enjeu migrateurs comme la Sélune.
  • Cette approche permettra, dans un second temps, de comparer cette pression de prédation à celle d’autres systèmes en France où cette problématique se pose (e.g. Garonne, Adour…).

Méthodologie

Un arrêté de pêche interdit la remise à l’eau et le transport vivant des silures capturés depuis 2019 dans la vallée de la Sélune. Des actions de pêches scientifiques en amont et aval des barrages, ainsi que dans les zones de confluence avec les affluents majeurs de la Sélune, permettent également de capturer et congeler des silures depuis leur stade juvénile jusqu’à l’âge adulte. Des relevés morphologiques, ainsi que des prélèvements de nageoires, muscles, fèces et de contenus stomacaux sont ainsi effectués sur ces individus. L’analyse des contenus stomacaux et des prélèvements de fèces par l’utilisation de méthodes de metabarcoding permettront d’identifier les espèces inclues dans leur régime alimentaire.

Des actions de communication sont également menées auprès des pêcheurs amateurs locaux, en partenariat avec les équipes départementales de l’OFB et la Fédération de Pêche de la Manche (50). L’objectif de ces actions est :

  • D’encourager les pêcheurs à ne pas remettre les individus de silure dans la rivière,
  • De les informer sur la procédure à suivre pour remettre les individus capturés aux équipes de recherche.

Résultats et conclusions

Ce projet de recherche est en cours. Les résultats et conclusions seront élaborés ultérieurement.


Publications et rapports

Ce projet de recherche est en cours. Vous retrouverez ici la liste des rapport et publications.

Le projet “Prédation des espèces migratrices par les silures” fait partie de la seconde phase du programme scientifique Sélune. Retrouvez tous les projets de recherche sur cette page.