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Mesure de la restauration de la connectivité entre populations de poissons suite à l'arasement des barrages de la Sélune

Coordinateur(s)

Simon Blanchet et Guillaume Evanno

Contexte scientifique

La présence d’obstacles ou barrages dans les cours d’eau entraine une fragmentation des populations d’organismes aquatiques en les empêchant de se déplacer d’un côté ou de l’autre de l’obstacle. Cela concerne également les espèces de poissons non migratrices qui se retrouvent plus ou moins cloisonnées par la présence des barrages. Cette fragmentation agit directement sur la diversité génétique des populations aquatiques.

Des scientifiques ont mis au point un indice de fragmentation, le F-index, afin de quantifier l’effet de la fragmentation d’un cours d’eau sur les populations d’organismes aquatiques. L’effacement des barrages de la Sélune constitue une occasion exceptionnelle de mesurer l’effet de fragmentation induit par les grands barrages sur plusieurs espèces de poissons, et de quantifier la diminution de cet effet suite à l’effacement des barrages.

Sujet(s) d'étude

Le projet se concentre sur 5 espèces de poissons présents dans la vallée de la Sélune : le goujon, le vairon, le chevesne, le chabot et la loche franche.

Objectifs

Le projet de recherche a pour objectif de mesurer l’effet de la fragmentation sur 5 espèces de poissons dans la Sélune, en considérant deux phases :

1. Avant l’effacement du dernier barrage – afin de comprendre l’effet des barrages sur la différenciation génétique des 5 espèces de poissons.
2. Après l’effacement des barrages – afin d’évaluer la vitesse et les conditions de restauration de la connectivité entre les populations des 5 espèces considérées.

Méthodologie

Le projet de recherche se base sur la mesure d’un indice de fragmentation, le F index, développé par Prunier et al (2020). Cet indice permet de quantifier l’effet de fragmentation d’un barrage sur des populations d’organismes aquatiques, de manière standardisée, en tenant compte de l’âge des barrages et de la taille des populations considérées.

Pour cela, des populations situées en aval et à l’amont sont prélevées par pêche à l'électricité. Les échantillons de nageoire collectés sur chacune des 5 espèces sont analysés génétiquement au moyen de marqueurs microsatellites. Les campagnes d’échantillonnage sont réalisées 3 fois : avant (2022), 1 an (2024) puis 2 ans (2025) après l’effacement du dernier barrage.

Laboratoire(s) impliqué(s)

• SETE - Station d'Ecologie Théorique et Expérimentale, CNRS, Moulis
• DECOD - UMR Dynamique et Durabilité des Ecosystèmes: de la source à l'océan, INRAE/Institut Agro/Ifremer, Rennes
• U3E - Unité Expérimentale d'Ecologie et d'Ecotoxicologie, INRAE, Rennes