Contexte

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Contexte général et scientifique du programme scientifique Sélune

Le programme scientifique Sélune suit la restauration de la vallée de la Sélune, fleuve côtier de la baie du Mont Saint-Michel, suite à l’effacement de deux grands barrages. Il s’inscrit dans un contexte large. Localement, il dépend tout d’abord de l’évolution des travaux de démantèlement des barrages de la Sélune. A l’international, il s’intègre dans une dynamique autour de la restauration de la continuité des cours d’eau, et du besoin d’en comprendre les mécanismes.

Comprendre les mécanismes de restauration des cours d'eau

L’objectif principal du projet de restauration de la Sélune mené par les services de l’Etat et par EDF est de rétablir la continuité écologique du cours d’eau. Il ont également pour objectif de servir d’exemple pour de futurs projets de restauration des cours d’eau. En effet, il s’agit d’un projet sans précédent en Europe de par : la hauteur des barrages (16 et 36m) et le linéaire du cours d’eau ennoyé et appartenant au domaine public (19 km).

L’effacement d’ouvrages est la solution la plus drastique et efficace pour restaurer la continuité écologique des cours d’eau. Néanmoins, un effacement peut également constituer une perturbation écologique dont l'impact sur l'environnement est difficile à prédire. Les cas de restauration par effacement sont relativement rares et les connaissances sur les mécanismes de restauration des cours d’eau restent ainsi réduites.

La nécessité d'un suivi scientifique multidisciplinaire

Afin d’évaluer le succès de telles opérations en terme de restauration, des suivis scientifiques sont nécessaires. Une dynamique internationale sur cette problématique est en plein essor (Voir: site du projet AMBER et les publications récentes de Duarte et al. en 2021 et Habel et al. en 2020). Les États-Unis ont mené la politique la plus active d’effacement de barrages jusqu’à présent. Cependant, un faible pourcentage de ces opérations a fait l’objet de suivis scientifiques, et la majorité de ces derniers ont concerné l’enlèvement de petits barrages (<15 m) (voir l’étude conduite par Bellmore et al. en 2017 et Habel et al. en 2020). En France, l’enlèvement de barrage n’a pas, jusqu’à présent, été véritablement documenté scientifiquement, alors que trois grands barrages ont été effacés entre 1996 et 1998 en Bretagne sur le Léguer et sur le bassin de Loire.

Dans le monde, quelques opérations de restauration font toutefois l’objet de suivis scientifiques. Mais encore trop peu d’entre elles ne prennent en compte la phase d’évaluation de l’état initial du système. La plupart des suivis se concentrent sur les phases d’effacement et de restauration. La connaissance de l’état initial est pourtant essentielle pour la compréhension des changements engendrés par l’opération de restauration. En outre, la plupart des suivis scientifiques mis en place se concentrent sur un seul aspect de la restauration, qu’il soit biologique morphologique, paysager ou sociétal (Pour en savoir plus, consultez notre livret sur la Sélune, édité en 2021).

Le programme scientifique Sélune a pour ambition de combler ces lacunes, en proposant un suivi complet et multidisciplinaire des différentes phases de l'opération de restauration.

Dans ce dossier

Pour en savoir un peu plus sur l’histoire de la Sélune et de ses barrages : La-Roche-Qui-Boit et Vezins…
L’une des raisons ayant mené à l’effacement des barrages de la Sélune est la restauration de la continuité écologique du cours d’eau. Nous revenons ici sur ce que représente la continuité écologique et sur les différentes méthodes utilisées pour la restaurer et la maintenir.

Date de modification : 07 août 2023 | Date de création : 26 juin 2023 | Rédaction : L'équipe Sélune