Rôle des espèces ingénieures dans la restauration des habitats

Rôle des espèces ingénieures dans la restauration des habitats

Ce projet étudie le rôle d’une espèce de poisson migrateur, la lamproie marine, sur la mobilité des sédiments et la morphologie du cours d’eau dans ses zones de reproduction. Comprendre le rôle de cette espèce est important pour suivre la restauration et la renaturation de la vallée de la Sélune après sa remise en continuité et le retour des grands migrateurs.

Rôle des espèces ingénieures (lamproie marine) dans les processus sédimentaires et la restauration des habitats aquatiques

Coordinateur(s)

Anne-Julia Rollet et Emilien Lasne

Contexte scientifique

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Frayère de lamproie dans la zone aval de la Sélune - crédit : P.Vrchovsky © Paul Vrchovsky

L’effacement des barrages de la Sélune a pour objectif de restaurer les continuités écologiques et les écosystèmes aquatiques et riverains dans le bassin versant. Une des conditions du succès de l’opération est la réapparition de formes fluviales et d’habitats aquatiques diversifiés. Idéalement, le cours d’eau reprendrait son tracé et sa dynamique initiale, mais la nécessaire gestion des sédiments a impliqué des interventions humaines de degrés variables selon les secteurs, avec des conséquences probables sur la morphologie du cours d’eau (sinuosité, géométrie) et sur la nature du substrat du lit (granulométrie).

La lamproie marine, candidate à la recolonisation, façonne le substrat des cours d’eau en construisant des nids où elle dépose et recouvre ses œufs. Cette activité peut significativement et durablement modifier la répartition des sédiments dans les zones de reproduction et augmenter la complexité des habitats aquatiques. La réouverture de la partie amont de la Sélune aux poissons migrateurs offre une occasion unique pour caractériser les relations poissons-géomorphologie, pour et préciser le rôle d’espèce ingénieur de cette espèce et leur contribution à la renaturation de la Sélune.

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Rôle d’ingénieur de l’écosystème des lamproies en période de reproduction - crédit: P.Vrchovsky © Paul Vrchovsky

Sujet(s) d'étude

Le projet se focalise sur une espèce migratrice ayant un rôle important sur les processus sédimentaires et la morphologie du cours d’eau : la lamproie marine.

Objectifs

Ce projet vise à:

  1. Identifier et caractériser les habitats de reproduction potentiels dans les parties dénoyées et leur qualité vis-à-vis des lamproies marines.
  2. Caractériser le rôle de cette espèce dans les processus morphogènes et les flux sédimentaires.

Méthodologie

Des protocoles propres à la fois à la géomorphologie fluviale (traçage sédimentaire par transpondeurs passifs, granulométrie, mesures de vitesses, de géométries du chenal) et au suivi de la reproduction des poissons (localisation et abondance des nids) seront déclinés sur plusieurs sites :

  • En aval des barrages, par la comparaison des fréquences de mise en mouvement et des distances de migration des traceurs sédimentaires selon leur mobilisation ou non lors de la fraie,
  • Dans l’ancienne retenue des barrages afin d’identifier puis caractériser des sites potentiels de fraie, évaluer la résilience morphologique du chenal puis suivre des zones potentielles de fraie et leur conséquence sur la dynamique sédimentaire grossière après l’effacement.

 

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Méthodes utilisées dans le cadre du projet sur le rôle des espèces ingénieures: traceurs sédimentaires PIT-TAGs, levers topographiques - Crédits : P.Vrchovsky © Paul Vrchovsky

Laboratoire(s) impliqué(s)

  • Département de géographie et aménagement de l'espace, UFR Sciences Sociales, Université Rennes 2
  • LETG - UMR Littoral Environnement Télédétection Géomatique, Rennes
  • DECOD - UMR Dynamique et Durabilité des Ecosystèmes: de la source à l'océan, INRAE/Institut Agro/Ifremer, Rennes

Voir aussi

Ce projet a fait l'objet de plusieurs publications et rapports que vous pouvez consulter et télécharger.