Paysages, usages et représentations

Paysages, usages et représentations: Quels changements après l'arasement des barrages de Vezins et de La-Roche-Qui-Boit?

Coordinateur(s)

Marie-Anne Germaine

Contexte scientifique

Le projet de restauration de la vallée de la Sélune par l’effacement d’ouvrages hydro-électriques est inédit en France et en Europe de par la hauteur des barrages (36 et 16m de haut) et leur emprise sur le cours d’eau. Localement, des projets de cette envergure génèrent une mobilisation sociale et des conflits. Mais ces réactions sociales sont insuffisamment étudiées. De même, les changements paysagers et de pratiques engendrés par les opérations d’effacement ne sont pas forcément pris en compte. Ces changements sont multiples : ils concernent les formes paysagères, les pratiques de l’espace et les représentations des usagers. Qu’ils soient prévus ou non, directement ou indirectement liés à l’effacement, négatifs ou positifs, il est important d’identifier ces changements et de mesurer leurs impacts sur la fréquentation, les usages mais aussi les représentations de la rivière et plus largement de la vallée.

Sujet(s) d'étude

Ce projet se concentre sur les dimensions sociales et économiques de l'effacement des barrages de la Sélune afin de comprendre les enjeux de ce projet de restauration pour les habitants, les acteurs locaux et les gestionnaires.

Objectifs

Cette étude propose de contribuer à une meilleure appréhension des enjeux sociétaux des projets de restauration. Calé sur le calendrier de l’opération et accompagnant ses différentes étapes, ce projet suit les processus d’acceptation et d’appropriation du projet par les différents acteurs locaux en lien avec les changements induits par ce dernier en termes de paysages et de pratiques spatiales au sein du territoire affecté. Une attention particulière est portée aux modes de gouvernance et d’intégration des communautés locales et aux formes de communication mises en place.
Les objectifs sont de :

1. Comprendre les résistances face au projet et analyser les difficultés de son acceptation locale.
2. Analyser les usages de la vallée avec les barrages afin d’appréhender les changements engendrés par l’effacement des barrages sur les usages, les paysages et la représentation de la vallée.

Méthodologie

Afin de répondre aux objectifs de recherche, le projet mobilise plusieurs méthodes :

• Des entretiens semi-directifs conduits auprès des acteurs représentatifs des groupes d’usagers, pour renseigner l’opinion des différents usagers (pêcheurs, randonneurs, professionnels du tourisme, …) mais aussi des habitants, des élus et des gestionnaires.
• Des entretiens semi-directifs approfondis réalisés auprès des acteurs clefs (élus, gestionnaires, représentants associatifs ou du monde socio-économique). Le questionnement établi aborde l’utilité des barrages, les contraintes et les risques liés à leur entretien ou suppression, la connaissance du fonctionnement du cours d’eau, l’évolution des paysages et des usages, de telle sorte qu’au cours des conversations émergent les représentations environnementales et les pratiques qui leur sont liées.
• Une analyse textuelle de la transcription intégrale et systématique de l’ensemble des entretiens.
• Une consultation à large échelle des habitants sur cette opération (photo-questionnaire, démarches participatives innovantes).
• Analyse de la presse locale.
• Un protocole mobilisant, en particulier, l’outil photographique est mis en place en s’inspirant des travaux de l’Observatoire Photographique du Paysage et des expérimentations menées dans différents territoires.

Laboratoire(s) impliqué(s)

• LAVUE – Laboratoire Architecture Ville Urbanisme Environnement, Laboratoire Mosaïques, Université Paris Ouest Nanterre La Défense
• EVS – UMR Environnement Ville Société, Université de Lyon
• Ethnozi - bureau d’étude, Saint Vincent sur Oust