Reconfiguration des collectifs et projet de territoire

Reconfiguration des collectifs et projet de territoire

Ce projet suit la façon dont les citoyens, élus locaux et autres groupes nationaux et internationaux se mobilisent et se réapproprient le territoire de la vallée de la Sélune. Il compare le cas de la Sélune à d’autres cas similaires dans le monde.

Reconfiguration des collectifs et projet de territoire: la Sélune après les barrages

Coordinateur(s)

Marie-Anne Germaine

Contexte scientifique

En 2009, le gouvernement a annoncé la suppression des barrages de la Sélune précisant que « cette opération [devait être] exemplaire et constitue[r] un véritable plan de mise en valeur de la vallée ». Le chantier de démolition du barrage de Vezins a débuté durant l’été 2019. Le territoire de la vallée de la Sélune est entré dans une phase de transition durant laquelle les acteurs locaux vont devoir construire un nouveau projet de territoire.

Sujet(s) d'étude

Le projet se concentre sur les collectifs locaux, nationaux et internationaux qui s’organisent autour de la question de l’effacement des barrages et de la remise en continuité de la Sélune et aux Etats-Unis.

Objectifs

Pour faire suite à l’étude menée en phase d’évaluation, rendant compte de la controverse liée au projet d’effacement des barrages de la Sélune, ce projet vise à suivre la reconfiguration des collectifs d’acteurs au moment où la vallée entre dans une phase de transition devant déboucher sur un projet « exemplaire ».

Le projet de recherche étudie, pendant la période 2019-2021, la mobilisation des acteurs et la définition d’un projet de territoire. Les deux points forts de ce projet résident dans le suivi de la construction de collectifs d’acteurs (opposants ou promoteurs de l’effacement des barrages) à différentes échelles et la mise en perspective du cas de la Sélune avec d’autres projets notamment nord-américains.

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Affichages utilisés par les collectifs locaux, nationaux et internationaux autour du projet d’effacement des barrages de la Sélune - Figure issue de Germaine et Lespez 2017 (Water Alternatives) © Germaine and Lespez 2017 (Water Alternatives)

Méthodologie

Le projet repose sur un travail d’enquête (entretiens, focus group), une démarche d’observation participative ainsi qu’un travail d’analyse des documents de communication sur différents supports (films, presse, réseaux sociaux, etc.).

  1. Il s’agit d’abord d’analyser à l’échelon local le processus de construction d’un nouveau projet de territoire en suivant la transformation des collectifs existants déjà enquêtés avant travaux mais aussi l’émergence de nouveaux collectifs ou l’éventuelle mobilisation locale de collectifs géographiquement proches (Baie du Mont Saint Michel) ou extérieurs en faveur du démantèlement des barrages (ONG par exemple). Ce projet propose en particulier d’enquêter sur le rôle des collectifs existants dans la partie aval de la vallée, l’emblématique baie du Mont Saint-Michel, jusque-là peu enquêtée mais qui abrite des acteurs qui pourraient s’investir dans cette opération.
  2. La place de cette opération d’ampleur inédite est également analysée à l’échelle nationale et internationale. Il s’agit à la fois de voir comment les réseaux agissant à des échelles plus larges interviennent dans la définition d’un projet local. Inversement, il s’agit de comprendre comment l’exemple de la Sélune alimente le débat national sur la restauration écologique des cours d’eau.
  3. Enfin, nous proposons de mettre en perspective le cas de la Sélune avec des démantèlements et réaménagements de barrages de dimensions comparables en France (Poutès) et aux Etats-Unis (Kennebec, Pennobscot, …), où la politique d’effacement de barrages est la plus active. Il s’agit d’apporter un éclairage extérieur à partir d’exemples concrets de reconfiguration des jeux d’acteurs, des paysages de la rivière restaurée et de leur réappropriation (ou non) par les populations riveraines après l’arasement. Cette étude comparative peut nourrir la réflexion sur le projet de territoire en cours d’élaboration.

Laboratoire(s) impliqué(s)

  • LAVUE - Laboratoire Architecture Ville Urbanisme Environnement, Université Paris-Nanterre
  • LGP - Laboratoire de Géographie Physique, Université Paris Est Créteil
  • EVS - Laboratoire Environnement Ville Société, ENS Lyon
  • Nelson Institute, Madison Wisconsin University

 

Voir aussi

Ce projet a fait l'objet de plusieurs publications et rapports que vous pouvez consulter et télécharger.