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Effet des arasements sur les communautés animales et végétales de la Sélune

Coordinateur(s)

Christophe Piscart

Contexte scientifique

La construction des barrages sur la Sélune a créé des obstacles à l’écoulement de l’eau et des matières et perturbé les échanges entre l’amont et l’aval. De plus, la formation de larges étendues d’eau derrière les barrages a entrainé l’accumulation de vase au fond des retenues et un ralentissement important du courant. L’ensemble de ces évènements a profondément modifié:

• Les habitats,
• La distribution des communautés animales et végétales,
• La qualité écologique du milieu (accumulation de métaux lourds dans les vases, prolifération de cyanobactéries en été).

Les communautés d’invertébrés aquatiques (larves, insectes) et de producteurs primaires comme le plancton ou les plantes aquatiques sont particulièrement sensibles à ces modifications. En effet, ces communautés se distribuent dans les cours d’eau en fonction de la vitesse du courant, de la qualité du substrat et de la nourriture disponible. Leur position à la base de la chaine alimentaire les rend également importante pour la stabilité des écosystèmes.

Sujet(s) d'étude

Ce projet s’intéresse aux communautés animales et végétales aquatiques : zooplancton, macroinvertébrés, phytoplancton, periphyton, et macrophytes.

Objectifs

L’objectif est d’évaluer l’impact des barrages et de leur effacement sur les communautés d’invertébrés aquatiques et de producteurs primaires (phytoplancton, periphyton, macrophytes) à travers le suivi de leurs évolutions (richesse spécifique et analyse quantitative).

Les recherches développées dans le cadre de ce projet permettent d’établir l’état initial en présence des barrages et des lacs de retenue, de ces communautés pour, après effacement, pouvoir apporter des réponses aux questions suivantes :

• Comment l’écosystème lotique se restaure-t-il après disparition d’un lac de barrage, et quels nouveaux équilibres écologiques en résultent ?
• Quels seront les effets des travaux d’arasement sur la qualité des milieux et leurs conséquences sur les biocénoses qui s’y développent ?
• Quels sont les risques écotoxicologiques liés aux vases accumulées pour les communautés animales et végétales aquatiques ?

Méthodologie

La caractérisation des communautés est réalisée via des prélèvements in situ sur les communautés en place. De plus des substrats artificiels sont mis en place sur chaque station afin de standardiser les habitats et les substrats de l’amont vers l’aval et ainsi faciliter la comparaison inter-sites.

En parallèle, l’identification des risques écotoxicologiques est particulièrement suivie au niveau de la confluence de l’Yvrande par l’exposition in situ d’organismes sentinelles encagés (bryophytes, microalgues et invertébrés) et l’étude de la bioaccumulation des métaux lourds (en particulier du Cadmium) dans les différents compartiments biologiques. Des expériences sur les risques de contamination liées aux travaux de curage de l’Yvrande sont également mises en place pendant les travaux de curage.

Laboratoire(s) impliqué(s)

• ECOBIO – UMR Ecosystèmes, Biodiversité, Evolution, CNRS/Université Rennes 1, Rennes
• ESE – UMR Ecologie et Santé des Ecosystèmes, INRA/Agrocampus Ouest, Rennes
• OSUR – UMS Observatoire des Sciences de l’Univers de Rennes, CNRS, Rennes