Etude des flux et de la géomorphologie de la Sélune

Dynamique fluviale: Étude des flux hydriques, sédimentaires, chimiques et de la géomorphologie de la Sélune avant effacement des barrages

Coordinateur(s)

Alain Crave, C Le Gonidec, Ophélie Fovet, Anne-Julia Rollet, C Grimaldi

Contexte scientifique

Comme pour les flux biologiques, les barrages constituent une barrière physique affectant les flux hydriques, sédimentaires et chimiques, ainsi que le fonctionnement géomorphologique des cours d’eau. Les barrages agissent comme des pièges à sédiment, qui décantent au fond des lacs de retenue. De même les éléments nutritifs d’origine terrestre ou organique se retrouvent piégés et ne transitent plus vers l’aval.

Cela se traduit par un déficit sédimentaire et chimique à l’aval. Le déficit sédimentaire, notamment en éléments grossiers (sables, galets, etc.) a un impact sur la géomorphologie du cours d’eau. En effet, l’impact des barrages sur la géomorphologie de la Sélune ne se réduit pas à la zone ennoyée. Le manque de sédiments grossiers à l’aval, entraine une incision du chenal qui modifie non seulement la forme mais aussi le fonctionnement du cours d’eau.

Sujet(s) d'étude

Ce projet étudie les flux sédimentaires, chimiques et hydriques de la Sélune, le transport de sédiments fins et grossiers, ainsi que la géomorphologie du cours d'eau.

Objectifs

L’effacement des barrages de la Sélune va modifier les flux de matières et le fonctionnement géomorphologique du cours d’eau dans les zones ennoyées et à l’aval. Ce projet a pour objectif de fournir une connaissance détaillée des flux hydriques, sédimentaires et chimiques de la Sélune en présence des barrages. Une bonne connaissance de ces flux et de la géomorphologie de la Sélune avec les barrages permettra de mettre en évidence l’intensité des changements apportés par la remise en continuité.

Cette connaissance passe par:

• Une quantification précise des flux mesurés et de la morphologie du cours d’eau,
• Une compréhension de leur dynamique (dynamique amont-aval, saisonnalité),
• Afin d’établir un premier état morpho-sédimentaire initial de la Sélune avec les barrages sur lequel pourront s’appuyer les suivis à venir en phase de restauration.

Méthodologie

Trois stations de suivis sont équipées afin de quantifier les flux sédimentaires, chimiques et hydriques sur la Sélune. Une station (Virey), est située à l’amont, hors effet des lacs de retenues, et deux stations (La-Roche-Qui-Boit et Signy) à l’aval immédiat des barrages.

Les stations de Virey et La-Roche-Qui-Boit ont été installées par EDF. La station de Signy a été installée par l’INRA pour le suivi scientifique.

L’étude géomorphologique du cours d’eau repose sur différentes méthodes appliquées en amont et en aval des barrages :

• Mesures directes sur le tronçon aval de La-Roche-Qui-Boit, tronçon le plus sensible à la présence des barrages : mesure de hauteur des berges, profil en long du cours d’eau, etude de la mobilité en plan,
• Mesures LIDAR sur un périmètre plus étendu : utilisation du LIDAR aéroporté et terrestre pour couvrir les zones amont et à aval des barrages.

Laboratoire(s) impliqué(s)

• SAS - UMR Sol Agro hydro système Spatialisation, INRA/Agrocampus Ouest, Rennes
• Géosciences, CNRS, Université Rennes 1
• GEOPHEN - UMR LETG Géographie Physique et Environnement, CNRS/Université de Caen Basse-Normandie