Dispersion-recolonisation

Dispersion-recolonisation

Ce projet définit l’état initial avant effacement des barrages concernant les poissons diadromes et les écrevisses invasives. Cela permettra de suivre la (re)colonisation de ces espèces sur l’ensemble du bassin versant après l’effacement.

Dispersion et recolonisation du cours de la Sélune et de ses affluents: état de référence pour les poissons migrateurs amphihalins et anticipation de l'expansion spatiale de l'écrevisse de Californie

Coordinateur(s)

Eric Petit

Contexte scientifique

Le rétablissement de la continuité écologique sur le cours principal de la Sélune va entraîner :

  • Un retour d'espèces migratrices comme le saumon (Salmo salar) ou l'anguille (Anguilla anguilla),
  • La remise en contact de formes migratrices et sédentaires chez la truite (Salmo trutta) ou la lamproie (Lampetra fluviatilis et L. planeri),
  • Et la possible dissémination d'espèces invasives.

Les capacités de colonisation des espèces dépendent de leurs capacités de dispersion mais aussi de leurs stratégies d'histoires de vie. L'effacement des barrages de la Sélune représente de ce point de vue un contexte unique pour étudier les effets de la restauration écologique d’un fleuve sur la (re)distribution d’espèces clés sur son bassin versant et l'évolution concomitante de différents traits biologiques, et ce, à différentes échelles d'organisation (peuplement, population, gène...).

Sujet(s) d'étude

Ce projet s’intéresse aux poissons diadromes, aux écrevisses invasives (notamment Pacifastacus leniusculus), ainsi qu’à certaines espèces végétales (Ranunculus penicillatus et Callitriche sp.), qui représentent localement des enjeux socio-économiques et écologiques importants.

Objectifs

Ce projet a pour objectif de définir un état de référence concernant les poissons diadromes, de faire un bilan de la distribution des espèces d’écrevisses exotiques, et de caractériser l’évolution phénotypique et démo-génétique de ces espèces.

Décliné sur le thème de la (re)colonisation du bassin de la Sélune, ce projet a pour but d'apporter des réponses aux questions interconnectées suivantes :

  • Quelles sont les espèces qui profitent de l'arasement des barrages pour (re)coloniser la Sélune et ses affluents ?
  • Quelles sont les conséquences de la levée des barrages sur la distribution des espèces et leur structure démo-génétique à l'échelle du bassin versant ?
  • Quelles sont les conséquences de la dynamique de (re)colonisation sur les traits des espèces concernées ?

Méthodologie

Plusieurs méthodes sont mises en place.

État de référence et échantillonnage des populations de poissons diadromes
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Mesures biométriques sur les poissons lors d'une pêche toute espèce - crédit: M.Druet © Morgan Druet
  • Pêches toutes espèces de poissons, anguilles, truites, et lamproies ;
  • Evaluation de la population d'anguilles argentées dévalante par pêche au guideau ou à la tézelle ;
  • Pêches de juvéniles de saumons sur les 4 fleuves de la Baie du Mont Saint-Michel pour constituer une collection d'échantillons et de données de référence pré-arasement au niveau génétique et démographique ;
  • Echantillonnage d'otolithes de saumons adultes sur les 4 fleuves de la Baie du Mont Saint-Michel (10-15 ind./fleuve/an) pour des analyses microchimiques qui permettront l'assignation des individus qui recoloniseront la Sélune à leur rivière d'origine ;
  • Comptage de frayères de lamproie marine sur la partie aval des barrages du bassin de la Sélune et de ses affluents ;
  • Analyse des structures de taille/abondance des individus capturés lors des pêches.
  • Analyse otolithométrique des anguilles jaunes et argentées pour la détermination de l'âge des individus, et sexage par PCR quantitative
Mise au point d'un outil de mesure des flux de migrateurs

Enregistrement de données couplées caméra ARIS/échosondeur au niveau de Ducey, puis dépouillement et analyse des données pour valider le modèle d’estimation des flux de migrateurs.

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Surveillance de la colonisation des affluents de la Sélune par l’écrevisse du Pacifique

Piégeages bisannuels (mai et septembre) au moyen de nasses des stations qui redeviennent lotiques au fur et à mesure de l'abaissement du niveau d'eau dans le cours principal de la Sélune et à l’entrée des affluents auparavant situés sur les réservoirs et vierges d'écrevisses.

Laboratoire(s) impliqué(s)

  • ESE – UMR Ecologie et Santé des Ecosystèmes, INRA/Agrocampus Ouest, Rennes
  • ECOBIOP – UMR Ecologie Comportementale et Biologie des Populations de Poissons, INRA/Université de Pau et des Pays de l’Adour, Saint Pée sur Nivelle
  • U3E – Unité Expérimentale d’Ecologie et d’Ecotoxicologie aquatique, INRA, Rennes
  • BOREA –UMR Biologie des Organismes et des Ecosystèmes Aquatiques, MNHN, Dinard
  • ECOBIO – UMR Ecosystèmes, Biodiversité, Evolution, CNRS/Université Rennes 1, Rennes

Voir aussi

Les suivis mis en place dans le cadre du projet ont intégrés l'Observatoire Sélune en 2019 et se poursuivent en phase de restauration. Il s'agit des suivis sur les poissons diadromes, la dévalaison des anguilles et la dispersion des écrevisses invasives.

Ce projet a fait l'objet de plusieurs publications et rapports que vous pouvez consulter et télécharger.